La septantaine bien entamée, Claire Darling (Catherine Deneuve) habite une belle demeure dans un charmant village de l’Oise. Un beau matin, elle se réveille hantée par une prémonition : elle mourra le soir même. Du coup, dans un élan de folie, elle décide d’organiser un vide-grenier pour brader toutes ses possessions matérielles.
Une brocanteuse, amie de la famille (Laure Calamy) s’alarme et prévient Marie, la fille de Claire Darling (Chiara Mastroianni).
César du premier film en 2004 avec Depuis qu’Otar est parti, Julie Bertuccelli alterne documentaires engagés (La Cour de Babel) et fictions dramatiques (L’Arbre). La Dernière Folie de Claire Darling ressortit clairement de la seconde catégorie. Il s’agit de l’adaptation d’un court roman de Lynda Rutledge dont l’action se déroule le 31 décembre 1999 au Texas.
Julie Bertuccelli s’en est très librement inspirée. Le dernier vide-grenier de Faith Bass Darling racontait la vie de la riche veuve à partir des objets qu’elle mettait à l’encan : un revolver, une alliance, une pendule, une bible… Rien de tel dans La Dernière Folie… qui se construit plutôt autour de flash-back où l’on voit Alice Taglioni interpréter une Catherine Deneuve plus jeune et pas vraiment heureuse, entourée d’un mari qu’elle n’aime pas (Olivier Rabourdin), d’une fille en pleine révolte adolescente et d’un fils dont on apprendra bien vite le sort funeste. Elle trouve son seul réconfort dans la compagnie d’un prêtre. On dirait du Bernanos en moins austère, du Chabrol sans enquêteurs.
La Dernière Folie de Claire Darling est un film étonnant sinon bancal. Deux films s’y percutent. L’un est lumineux qui a pour héros Catherine Deneuve, Mamie Nova gentiment amnésique qui embrasse comme du bon pain tous ceux qu’elle croise à son vide-grenier. L’autre est plus amer qui montre une Alice Taglioni en grande bourgeoise superficielle et déprimée.
Qu’est-ce que la réalisatrice a voulu nous dire ? Que ces deux femmes n’en font qu’une ? Qu’une grande bourgeoise neurasthénique peut devenir une gentille patriarche ? Qu’il est toujours temps de se réconcilier avec la vie jusqu’au jour de sa mort ?