David (Fabrizio Rongione) a tout pour être heureux : une femme aimante (Natacha Régnier), deux enfants, des amis indéfectibles (on reconnaît Myriem Akhediou, actrice fétiche des frères Dardenne, Christophe Paou, l’assassin de L’Inconnu du lac, et la rousse Erika Sainte révélée par Baron noir).
Mais sa vie se dérègle après l’assassinat, dans les Vosges, sur son lieu de vacances, d’une femme qu’il est le dernier témoin à avoir rencontrée durant un footing dans la forêt à la tombée de la nuit.
Suspecté par la police, David voit sa vie passée au crible. Un secret enfoui est dévoilé qui éloigne de lui sa femme et ses amis qui se mettent à douter de son innocence.
Le film du belge Samuel Tilman a un parti pris stimulant. Il choisit de raconter une enquête policière sans rien nous dire du travail des policiers, du seul point de vue du principal suspect et de son entourage. Du coup, Une part d’ombre ne se réduit pas à la seule dimension à laquelle se cantonnent trop souvent les films similaires : le héros est-il ou non coupable du crime dont on l’accuse ? Mais il s’en leste de deux autres : comment une enquête policière fait-elle exploser une vie normale ? comment croire un homme qui clame son innocence quand on découvre sa « part d’ombre » ?
Bien joué, bien monté en flash-back successifs qui révèlent progressivement le déroulement des événements le soir du crime, Une part d’ombre ne révolutionnera pour autant pas l’historie du cinéma. Sorti en plein festival de Cannes, il risque d’être oublié au bénéfice de la Palme coréenne, de Jarmusch, d’Almodovar ou des frères Dardenne. Le choix de la date de sa sortie est la triste preuve du manque de confiance de ses distributeurs.