« De l’influence du numérique sur le comportement des honnêtes gens » en cinq histoires.
Stéphanie (Blanche Gardin) et Fred (Maxence Tual) se désespèrent de voir l’audience de leur vlog péricliter après la rémission de leur fils cancéreux.
Une enseignante romantique, allergique aux nouvelles technologies (Elsa Zylberstein) rencontre un youTubeur à succès (Max Boublil).
Florian (Finnegan Oldfield) cherche l’âme sœur sur des applications de rencontres.
Romain (Manu Payet) se demande pourquoi il reçoit des publicités ciblées pour le Viagra.
Tout ce petit monde se retrouve sur une île atlantique sans réseau pour célébrer un mariage.
J’allais voir Selfie avec des semelles de plomb.
Les premières critiques étaient mitigées
Le film à sketchs n’est plus à la mode depuis l’âge d’or de la comédie italienne – à la flamboyante exception, il est vrai, des Nouveaux sauvages, mon film préféré de l’année 2015.
Et, sur l’impact des nouvelles technologies sur les sociétés contemporaines, tout a été dit par la formidable série Black Mirror dont il y avait fort à craindre que ce franchouillard Selfie soit l’avatar pas drôle.
Pourtant Selfie n’est pas aussi mauvais que je l’avais craint.
D’abord parce qu’une savante construction qui enchâsse les histoires et leurs personnages (la délicieuse Fanny Sydney apparaît dans trois épisodes) évite le paresseux enchaînement de cinq mini-films que ma présentation supra laissait augurer.
Ensuite, on y rit volontiers notamment avec Elsa Zylberstein (qui est à l’affiche de deux sorties cette semaine), peut-être parce qu’elle nous ressemble un peu dans le rôle d’une quadragénaire que les fautes d’orthographe et les facilités de langage sur les réseaux sociaux horripilent.
Mais surtout parce que Selfie touche souvent juste, qui se moque gentiment des travers dans lesquels Internet, Twitter, Snapchat et Meetic nous ont fait tomber.