Memo est simple d’esprit. Il vit avec sa mère et sa fille, Ova, qu’il élève seul depuis la mort en couches de son épouse dans un petit village turc de carte postale sur les bords de la Méditerranée.
Un drame y survient : la fille d’un haut gradé de l’armée turque meurt accidentellement. Memo, qui était présent sur les lieux et que tout accable, est accusé. Il est jeté en prison et condamné à mort malgré ses cris de dénégations et les tentatives de sa fille de retrouver un témoin qui pourrait l’innocenter.
On en parle beaucoup depuis sa sortie sur Netflix le 23 mars. Sans doute le confinement a-t-il largement contribué à sa popularité. Mais 7. Koğuştaki Mucize avait déjà été accueilli avec enthousiasme en Turquie où il a terminé l’année 2019 en tête du box office.
Si l’on en croit les commentaires très clivés qu’on en lit, 7. Koğuştaki Mucize est en train de susciter une nouvelle querelle des Anciens et des Modernes, opposant la France d’en haut à celle d’en bas, les Gilets jaunes et les élites parisiennes arrogantes, ceux qui croyaient à la chloroquine et ceux qui n’y croyaient pas.
Les uns, les plus sincères, crient au génie, évoquent un « déluge d’émotions », encensent » le film le plus triste [qu’ils ont] vu depuis La Ligne verte » « d’une moralité sans nom » (sic).
Les autres reconnaissent honnêtement avoir versé leurs larmes. Mais, pas étouffés pour un sou par leur mépris de classe, ils se moquent d’une affiche tape-à-l’oeil, comme on n’en fait plus depuis les années soixante, d’une musique sirupeuse et envahissante, de ses ralentis maladroits, d’une lumière qui rappelle les pires télénovelas brésiliennes, de personnages manichéens à souhait (le héros forrestgumpien, la gamine attendrissante, la mamie vieillissante, la maîtresse d’école sexy à souhait, le colonel très très méchant…) d’un scénario aux rebondissements prévisibles et surtout d’une insistance putassière à vouloir à chaque scène faire pleurer dans les chaumières.
Devinez dans quel camp je me range…