Tokyo, Nairobi, Denver, Rio et tous leurs acolytes sont de retour. À la fin de la saison 2, ils avaient réussi à s’enfuir victorieusement de l’Hôtel de la monnaie avec un butin de près d’un milliard d’euros. Les voici à nouveau réunis pour un nouveau braquage qui vise cette fois-ci la Banque centrale d’Espagne.
La Casa de Papel n’a pas reçu un accueil triomphal à sa première diffusion en Espagne en 2017. C’est grâce à son inscription au catalogue Netflix et à un bouche-à-oreille élogieux que la série a acquis lentement une notoriété planétaire. Aussi le tournage d’une suite était-il inévitable.
Elle reprend les ingrédients qui avaient fait le succès des vingt-deux premiers épisodes (répartis très artificiellement en deux saisons). Un braquage d’une complexité folle – dont les rebondissements les plus chantournés repoussent les limites de la crédibilité. Une brochette de personnages au caractère bien trempé qui, au fil des épisodes, révèle leurs secrets. Une alternance millimétrée de scènes d’action et de romance. Enfin, ce qui n’a pas peu contribué au succès mondial de la série, trois symboles iconiques : les combinaisons rouges que portent les cambrioleurs et leurs otages, les masques à l’effigie de Salvador Dalí qui cachent leur visage et la chanson italienne Bella Ciao qu’un chœur (corse ? basque ?) entonne dans les moments les plus lyriques.
A la fin de la saison 2, je m’étais posé la question de l’opportunité de regarder les saisons suivantes. Parmi vous, certains me l’avaient chaudement conseillé me disant que j’y retrouverai le même plaisir ; d’autres me l’avaient déconseillé soulignant que l’intrigue reproduisait à l’identique celle que j’avais déjà vue.
Vous aviez raison, les uns comme les autres ! Ce nouveau volet se regarde avec la même gourmandise que le précédent. On y retrouve tous les ingrédients qui nous y avaient séduit. Et, le budget ayant considérablement augmenté, ils sont filmés avec une surenchère de moyens assez efficace dans les scènes d’action notamment.
Mais, cette surenchère n’est pas toujours utilisée à bon escient. Ainsi l’équipe du film semble avoir fait le tour du monde, pour aller tourner en Thaïlande ou au Panama quelques brèves scènes exotiques sans grande valeur ajoutée. Plus grave, la psychologisation des personnages tourne bientôt à la caricature, les relations qu’ils nouent confinent au vaudeville (Rio quittera-t-il Tokyo ? Denver se réconciliera-t-il avec Stockholm ?) et le sous-texte féministe lourdement martelé ne brille pas par sa subtilité.
La saison 4 se conclut par son lot bienvenu de rebondissements et de coups de théâtre. Mais elle ne marque pas la fin du cambriolage. On ne pourra donc s’empêcher de regarder la saison 5, prévue pour 2021, pour savoir comment Tokyo, Denver, Lisbonne et les autres se sortiront de la Banque centrale d’Espagne.