Une femme et deux enfants descendent à leurs risques et périls une rivière les yeux bandés pour fuir un terrible fléau.
Cinq ans plus tôt, Malorie (Sandra Bullock) était une femme indépendante, enceinte de six mois, inconsciente du danger qui menaçait la planète, en chemin vers sa deuxième échographie avec sa sœur.
Bird Box est un film d’un genre que j’aime tout particulièrement : le survival post-apocalyptique. La Route, 28 jours après, Les Fils de l’Homme, L’Armée des douze singes ou Mad Max comptent parmi mes films préférés et sont construits sur la même trame : après une épidémie/une invasion d’extra-terrestres/ une guerre nucléaire, un héros courageux survit dans l’adversité. D’ailleurs, mon achat compulsif de PQ mi-mars s’explique en grande partie par la sur-consommation de ce genre de films et les peurs tapies qu’elle a fait naître.
Bird Box a deux qualités. Une première demi-heure trépidante, filmée sous la forme d’un flash-back qui raconte les premières heures de la catastrophe – ce que, notons-le, les films précités traitent souvent par euphémisme. Un danger qui se répand sous une forme pernicieuse et contre lequel le seul remède semble être l’occultation de la vue.
Mais ce sont là les seules et uniques qualités du film qui compte, sinon, bien des défauts qu’un bouche-à-oreille calamiteux s’est empressé d’épingler lestant Bird Box d’une bien mauvaise réputation.
Le principal est de sortir six mois seulement après Sans un bruit – mon film préféré de l’année 2018 – et d’en reproduire quasiment à l’identique le schéma sans en posséder les qualités : ici, on se cache les yeux pour éviter des visions suicidaires, là on évitait le moindre bruit pour tromper des créatures aveugles mais hyperacousiques.
Le deuxième est, comme dans une vulgaire sitcom, de réunir un échantillon d’humanité dans une maison cadenassée (un propriétaire misanthrope interprété par le détestable John Malkovich, un Noir en surpoids dont on sait qu’il sera bientôt sacrifié, un mâle séduisant dont Malorie tombera immanquablement amoureuse, un rescapé de la dernière heure dont le comportement louche suscite la défiance de ses compagnons, etc.). On sait par avance, puisqu’on vient de voir cinq ans plus tard Malorie livrée à elle-même, qu’ils mourront à tour de rôle. Reste à découvrir comment…
Le dernier est peut-être la nature du danger contre lequel les survivants doivent se prémunir. Il altère les pupilles, dans un mauvais effet spécial, des humains qui s’aventurent à le regarder. Il restera jusqu’au bout mystérieux. Sa seule manifestation : un gros ventilateur qui brasse les feuilles.