Lucie passe des vacances ensoleillées chez sa grand-mère avec sa fille. Elle est actrice et prépare son prochain rôle.
Elle se réveille dans les Cévennes, sur son cheval, dans l’armure qu’elle est censée porter. Son errance la met au contact de deux autres actrices, harnachées comme elle et aussi perdues qu’elle.
Troisième temps : on est dans une salle de théâtre fermée avec un régisseur et son stagiaire qui veille sur le sommeil des trois belles endormies dont on comprend qu’elles ont été recrutées pour une représentation du Roi Lear.
Claude Schmitz est un réalisateur étonnant. Braquer Poitiers lui avait valu en 2019 le prix Jean Vigo et, de ma part, à l’époque, une critique bluffée : « C’aurait pu être du grand n’importe quoi. C’est étonnamment réussi » en disais-je. De Lucie perd son cheval, je dirai : « Ce grand n’importe quoi aurait pu être réussi ; mais il ne l’est pas ».
Car cet enchâssement de plusieurs rêves éveillés ne suffit pas à créer un souffle poétique. Au contraire, il ressemble plutôt à une paresse de scénariste qui ne sait pas comment se débrouiller de morceaux d’histoires sans rime ni raison. On peut, si on est très indulgent, y voir une belle réflexion sur le métier d’acteur et ses apories. On peut aussi, si on a comme moi la dent dure, s’y ennuyer ferme et crier au foutage de gueule.