Gatsby (Timothée Chalumet) et sa fiancée Ashleigh (Elle Fanning) se sont rencontrés sur le campus d’une faculté. Prenant prétexte de l’interview que Ashleigh a décroché avec le grand réalisateur Roland Pollard (Liev Schreiber), le couple passe le week-end à New York. Pour Ashleigh, originaire de l’Arizona, tout est sujet à émerveillement.
Mais rien ne se passe comme prévu.
Un jour de pluie à New York a bien failli ne pas parvenir jusqu’à nous. Il a été interdit de sortie aux États-Unis par son producteur, Amazon Studios, suite à la polémique dans laquelle est prise Woody Allen, accusé d’abus sexuels sur sa fille. Mais, fort de la popularité dont il jouit encore hors de ses frontières, Mars Films, son distributeur en France, n’a pas reculé. Et c’est tant mieux.
On y retrouve, dès son générique jazzy, tous les ingrédients des films du réalisateur new yorkais. C’est sa principale qualité. C’est aussi sa principale faiblesse.
Comme d’habitude, Woody Allen filme New York et adresse une déclaration d’amour à sa ville. Comme d’habitude, il trousse des dialogues débités à la mitraillette qui font souvent mouche. Comme d’habitude, il a recruté, dans la garde montante du cinéma américain, ses jeunes acteurs les plus talentueux pour leur donner des rôles en or dans lesquels ils se coulent avec un plaisir communicatif. Évidemment, il faut saluer le jeu d’Elle Fanning, en ravissante idiote, dont Woody Allen filme mieux que personne l’ingénuité. Mais Selena Gomez à la voix si craquante mérite une mention spéciale.
Le problème est que cette recette sent le déjà-vu. Woody Allen tourne ad nauseam le même film, dans les mêmes décors, avec les mêmes dialogues et les mêmes situations.
Les acteurs changent. C’est vrai. Mais ils se coulent dans les rôles joués par leurs prédécesseurs. Timothée Chalamet reprend à l’identique les personnages de jeunes premiers jadis interprétés par Jesse Eisenberg (Cafe Society), Jason Biggs (Anything Else) ou Leonardo Di Caprio (Celebrity). Elle Fanning minaude comme Emma Stone dans Magic in the Moonlight ou L’Homme irrationnel. Il n’y a pas jusqu’au rôle de l’escort pleine d’esprit interprétée par Kelly Rohrbach qui ne rappelle celui interprété par Mira Sorvino dans Maudite Aphrodite.
Les films de Woody Allen ressemblent à cette vieille veste en tweed aux coudes renforcés qu’on a tant aimée, à la coupe aujourd’hui démodée et qui sent désormais l’antimite. On ne se résout pas à s’en débarrasser par nostalgie mais on n’ose plus vraiment la porter.
Je vous trouve un peu dur. Il fait certes toujours le même film, mais celui-ci est tout de même bien meilleur que certaines de ses récentes productions… Du très bon Woody Allen, à mon avis.
Quant aux gens d’Amazon, ce sont des imbéciles. Chacun sait qu’on peut être le pire des salauds et un artiste exceptionnel. Les exemples ne manquent pas.