Sandra (Léa Seydoux) est interprète trilingue français-anglais-allemand. Elle élève seule sa fille. Son père, Georg Kinsler (Pascal Greggory), ancien professeur de philo, est atteint d’une maladie dégénérative rare, le syndrome de Benson, qui rend impossible son maintien à domicile. Avec sa mère (Nicole Garcia) et sa sœur, Sandra va devoir organiser son placement en EHPAD et disposer de son impressionnante bibliothèque.
Qu’une réalisatrice aussi sensible que Mia Hansen-Løve (L’Avenir avec Isabelle Huppert, Maya, Bergman Island sans doute son film le plus abouti à ce jour) ait décidé d’évoquer la fin de vie d’un être cher avait tout pour séduire, même si le sujet est devenu ces temps derniers au cinéma un marronnier (Tout s’est bien passé, Falling, Supernova, The Father…). Sa bande-annonce m’avait donné l’eau à la bouche.
J’avoue une légère déception. La raison en est triple.
La première tient à Léa Seydoux. Sans aller jusqu’à provoquer chez moi la réaction épidermique que suscite une certaine actrice, je trouve que décidément son jeu est très pauvre et m’interroge sur son talent. Si en plus, elle accepte de s’enlaidir dans un jean hideux et avec une coupe à la garçonne, on passe la mesure.
La deuxième tient à la romance qui s’esquisse avec Clément (Melvil Poupaud), un astrophysicien ou un cosmo-chimiste qui n’a pour seul défaut que celui d’être marié et d’avoir beaucoup de mal à se détacher de sa femme. Outre que les atermoiements du bellâtre donnent le tournis (un jour je reste, l’autre je pars), cette histoire d’amour nous détourne du sujet du film : la sénilité de Georg et sa mort inéluctable.
La troisième tient précisément à la façon dont ce sujet-là est traité. Aucun blâme à adresser à Pascal Greggory dont la richesse et la finesse du jeu éclatent dans son incroyable interprétation, le regard vide, la démarche hésitante et le sourire aux lèvres du vieillard bienveillant qui, au lieu de râler sur son sort, s’excuse du tracas qu’il cause à ses proches et leur est reconnaissant du temps qu’ils lui consacrent. Mais une critique au scénario faiblard qui ne raconte pas grand chose des difficultés à trouver un établissement accueillant et de la culpabilité qui ronge ses proches à l’y abandonner. Point aveugle du récit : le décès inéluctable de Georg que le scénario n’a pas su comment traiter et que, lâchement, il préfère éviter en s’achevant avant terme en queue de poisson par un happy end aussi frustrant qu’improbable.
Eh bien voilà ce film rhabillé pour l’hiver ! Je ne serais de toute façon pas allée le voir, tant Lea Seydoux m’est insupportable. (Et plus encore depuis France, où elle était de tous les plans du film.)
France était en effet horripilant : http://un-film-un-jour.com/index.php/2021/08/25/france/
J’en sors, ai mieux aimé qu’attendu mais les observations d’YG sont indispensables. Sauf Léa que j’apprécie toujours.
Impossible de me rappeler le nom de l’actrice qui joue la sœur de Sandra : son nom n’est même pas crédité sur AlloCine !
Je crois qu’il s’agit de Sarah le Picard qu’on a déjà vu chez Michel Leclerc (Les Goûts et les Couleurs, La Lutte des classes), chez Elie Wajeman (Médecin de nuit, Les Anarchistes) et dans les précédents films de Mia Hansen-Love (L’Avenir, Tout est pardonné)
Danke schön !