Les Tabac Force sont cinq justiciers, Benzène (Gilles Lellouche), Nicotine (Anaïs Demoustier), Méthanol (Vincent Lacoste), Mercure (Jean-Pascal Zidi), Ammoniaque (Oulaya Amamra), unis pour sauver la planète des forces démoniaques qui la menacent. Après un combat homérique contre une tortue géante, Chef Didier (Alain Chabat), un rat libidineux et baveux qui leur sert de mentor, les avertit des projets sataniques de l’immonde Lezardin (Benoît Poelvoorde). Avant de l’affronter, les cinq combattants sont invités à se resourcer quelques jours aux bords d’un lac retiré. C’est l’occasion pour eux, au coin du feu, de se raconter des histoires.
Quentin Dupieux s’est fait une place bien à lui dans le cinéma français. Sa marque de fabrique : l’absurde, décliné selon les cas sous un mode comique (Mandibules, Au poste !) ou plus grave (Incroyable mais vrai, Le Daim). Moins de six mois après son dernier film, Dupieux est de retour, au risque de saturer les écrans. L’affiche de son dernier film, présenté hors compétition à Cannes, est toujours aussi kitsch. Elle louche ostensiblement vers un genre qui fit la joie des gamins des 80ies, une génération à laquelle le réalisateur et moi appartenons : les super sentai façon Bioman ou Power Rangers. Les Inconnus en avaient déjà signé une caricature d’anthologie
Quentin Dupieux a une immense qualité : aimanter le gotha du cinéma français dont on imagine aisément qu’il est ravi de participer à une immense déconnade entre copains. Outre les cinq stars à l’affiche, Fumer fait tousser réunit aussi Blanche Gardin, Grégoire Ludig, Adèle Exarchopoulos, Dora Tillier… excusez du p(n)eu (fine allusion, pour ceux qui ne l’auraient pas comprise, à un précédent film de Quentin Dupieux).
Mais ce casting séduisant est la seule qualité d’un film qui sent un peu trop le foutage de gueule pour être pris au sérieux. Ça tombe bien, me rétorquerez-vous : être pris au sérieux est le cadet des soucis de ce réalisateur.
Son problème est son absence criante de scénario. Certes, le film a une idée : faire revivre les héros japonais de notre enfance dans leur combinaison criarde en latex. Mais ce pitch est vite épuisé au bout de trente minutes. Que contiennent les cinquante restantes d’un film qui a certes la politesse de durer – comme la plupart des films de Dupieux – quatre-vingts minutes à peine ? Deux sketches sans aucun lien avec l’histoire. Le premier met en scène Dora Tillier qui enfile un casque de soudeur avant de se transformer en serial killeuse. Le second se déroule dans une scierie où Blanche Gardin emploie son neveu.
Certes ces deux sketches sont aussi absurdes que drôles. Le public, nombreux, jeune et manifestement fidèle, qui aime cet humour noir et qui s’est pressé hier pour voir Fumer fait tousser le jour de sa sortie, en aura eu pour son argent. Quant aux autres….
bonjour,
entierement d’accord avec cette critique.
Un nom ne permet pas tout….