Mandibules ☆☆☆☆

Amis pour la vie, Jean-Gab (David Marsais) et Manu (Grégoire Ludig) n’ont pas inventé le fil à couper le beurre. Associé à une combine louche – apporter contre 500 euros une mystérieuse mallette à son riche propriétaire – Manu vole une vieille Mercédès dont le coffre  contient… une mouche géante. Sans guère d’hésitation, les deux compères abandonnent leur mission pour dresser la mouche. Ils kidnappent le propriétaire d’un camping car (Bruno Lochet) avant de croiser la route de Cécile (India Hair) qui croit reconnaître dans Manu un ancien amoureux. Cécile habite avec son frère (Romé Elvis) et deux amies (Adèle Exarchopoulos et Coralie Russier) la grande villa de ses parents en bord de mer où elle accueillera quelque temps Jean-Gab, Manu… et leur mouche géante.

Quentin Dupieux creuse dans le cinéma français un sillon bien à lui : celui d’un humour absurde qui divise les spectateurs. La moitié se gondole tandis que l’autre ne rit pas et ne comprend pas l’hilarité de la première moitié de la salle, qui lui semble de plus en plus incompréhensible et exaspérante, ce qui la conduit, dans un cercle vicieux d’une logique implacable, à trouver encore moins plaisant un spectacle qu’elle ne goûtait guère…

Hélas, j’appartiens à la seconde moitié.
Cela ne m’a pas empêché, avec le masochisme qu’on me connaît, de sortir de mon lit pour voir tous les films de Dupieux (lol) : Steak mettait déjà en scène deux amis (Eric & Ramzy) passablement demeurés, Rubber suivait les traces d’un pneu tueur en série (sic), Wrong racontait la disparition d’un chien et l’enquête de son maître pour le retrouver, Au Poste ! (avec déjà Grégoire Ludig) retraçait le quotidien d’un poste de police, Le Daim avait pour héros un Jean Dujardin…. qui se prenait pour un daim.

Replacé dans sa filmographie, Mandibules ne détonne pas. Pire : il n’étonne plus. L’effet de surprise sinon de sidération produit par les premiers films de Quentin Dupieux ne joue plus. On sait par avance à quoi s’attendre…. et on est d’autant plus déçu de ne pas en rire. Le duo vedette du Palmashow ? Deux acteurs vidés de leurs verves par des rôles surjoués et des dialogues sans étincelles. Une mouche géante ? Son apparition, annoncée par le running gag le plus besogneux qui soit (« T’as pas entendu un bruit ? »), est censée être le moment le plus drôle du film… c’est dire… Adèle Exarchopoulos dans le rôle d’une handicapée dysphonique ? Elle m’a fait penser à Zézette, le personnage du Père Noël est une ordure interprétée par Marie-Anne Chazel, la drôlerie en moins.

La bande-annonce

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