Tueurs ★★☆☆

Vétéran du grand banditisme, Frank Valken (Olivier Gourmet) organise méticuleusement un ultime casse avant de prendre sa retraite. Le braquage se déroule parfaitement jusqu’au départ de la bande de Valken et à l’arrivée d’un trio d’assassins qui exécutent froidement les témoins, parmi lesquels la juge Pirotte (Natacha Régnier) qui instruisait une affaire vieille de trente ans aux ramifications politiques.
Arrêté, emprisonné, Valken comprend qu’il a été instrumentalisé. Pour s’innocenter, il doit s’évader.

Après le flic Olivier Marchal et ses polars nerveux (Gangsters, 36 quai des Orfèvres, MR73) nous viennent d’outre-Braibant l’ex-gangster François Troukens et son premier film qui l’est tout autant. Tueurs – un titre bien mal choisi mais qui a le mérite d’annoncer la couleur – utilise les recettes efficaces du film de gangsters : un braquage chronométré, quelques échanges de coups de feu, une course poursuite. Mais Tueurs n’est jamais meilleur que quand il s’intéresse à ses héros : des truands ténébreux, courageux et entiers. Olivier Gourmet, qu’on a rarement vu aussi affûté (il a perdu du poids et pris du muscle pour le rôle) est toujours aussi excellent. À noter auprès de lui la présence d’une femme, Bérénice Baoo, dont on reparlera à coup sûr.

Face à cette bande organisée, des flics qui leur ressemblent. Comme chez Melville, la frontière qui sépare les forces de l’ordre des criminels qu’ils traquent est ambigüe, arbitraire et fluctuante. On comprend bien vite que Bouli Lanners est un ripou de la pire espèce et Luban Azabal, au contraire, une vraie pure de la même trempe que Valken.

Tueurs ne révolutionnera pas le genre. Mais c’est un premier film impeccablement réalisé et dirigé qui se regarde sans déplaisir.

La bande-annonce

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