Les Bourreaux meurent aussi ★★★☆

En mai 1942, un commando tchèque assassine Heydrich, le Reichsprotektor de Bohême-Moravie, dans les rues de Prague. La police allemande arrête des otages et menacent de les fusiller si les assassins ne se rendent pas.
Le film de Fritz Lang s’éloigne vite de la réalité historique pour raconter l’histoire d’un d’eux : le docteur Svoboda qui est hébergé chez les Novotny, dont le père de famille est bientôt raflé et que la fille tente de secourir avec l’aide de son fiancé.

Fritz Lang est, on le sait, un réalisateur allemand antifasciste qui s’est exilé aux États-Unis dès 1934. Pendant la Seconde guerre mondiale, il a tourné quatre films de propagande. Les Bourreaux meurent aussi est le deuxième.

Fritz Lang et ses producteurs hollywoodiens ne s’embarrassent pas d’authenticité historique. Leur but est de galvaniser les spectateurs américains en leur montrant d’une part la sauvagerie des nazis et, d’autre part, l’esprit inentamé de résistance des peuples qu’ils ont conquis.
Les événements qui ont suivi l’attentat contre Heydrich du 27 mai 1942 diffèrent de la narration qu’en fait Lang et son co-scénariste Bertolt Brecht, le célèbre dramaturge allemand lui aussi réfugié outre-Atlantique. Dans la réalité, les auteurs de l’assassinat avaient été dénoncés, poursuivis et encerclés dans une église de Prague où ils s’étaient donnés la mort. Cette issue fatale n’avait pas empêché des représailles sanglantes sur la population civile au cours de l’été 1942 faisant plus d’un millier de victimes et jetant un doute sur la pertinence de toute l’opération.

Ce n’est pas cette version des faits – qu’on retrouve fidèlement dans HhHH – que Lang raconte. Il élabore un scénario complexe et très hollywoodien, proche du polar, où la résistance réussit à berner la Gestapo en faisant porter la responsabilité de l’attentat à un Tchèque collaborationniste. La morale de l’histoire est évidemment très positive : les véritables auteurs de l’attentat ne sont pas retrouvés tandis que l’infâme collaborateur est puni de sa duplicité.

La bande-annonce

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