Le western n’est pas mort et c’est une bonne nouvelle. On avait dit le genre condamné dans les années soixante-dix par les outrances du western spaghetti. Il est rené dans les années quatre vingt-dix en en transcendant les thèmes fondateurs. Longtemps exaltation de l’individualisme et du courage, le western est devenu plus ambigu. Ses héros sont fatigués ; la nature y joue un plus grand rôle ; les Indiens n’y sont pas réduits à de simples caricatures. The Revenant en est l’exemple le plus abouti ; mais on peut penser à des œuvres moins connues telles que La Dernière Piste ou The Homesman.
Hostiles est caractéristique de cette triple tendance. Comme Kevin Costner dans Danse avec les loups, Christian Bale campe un officier saturé de violence. Tourné dans les paysages grandioses du Nouveau-Mexique et du Colorado, Hostiles souligne la petitesse de l’homme face à la majesté de la nature. Surtout, c’est sa façon de traiter la question indienne qui est intéressante. Blocker est un héros des guerres indiennes, qui participa au massacre de Wounded Knee et y manifesta une sauvagerie sans égal. Au début du film, sa haine contre les Indiens est tenace. Mais ses sentiments évolueront au contact de Yellow Hawk et de sa famille.
Le propos pourrait paraître simpliste. Pourtant il ne l’est pas. Le mérite en revient en grande partie aux acteurs et à la subtilité de leur jeu. Christian Bale est une star immense. Son interprétation dans The Machinist est une des plus incroyables performances que j’aie jamais vue. Rosamund Pike, elle aussi, a tout d’une grande. Elle était sidérante dans Gone Girl. L’un comme l’autre méritent haut la main l’Oscar du meilleur acteur acteur ou de la meilleure actrice qui consacrerait leur talent.