Le cinéma russe n’en finit pas de démontrer sa vitalité. Après Léviathan en 2014 et Classe à part en 2015, L’Idiot ! vient d’être couronné au Festival de cinéma européen des Arcs.
Récompense méritée pour ce film de Yuri Bykov qui dénonce les failles, au sens propre et figuré, de la société russe.
Dans une petite ville de province, un plombier employé municipal découvre qu’un HLM est menacé d’effondrement. Sa conscience le pousse à sonner l’alerte mais il se trouve bien vite confronté à l’inertie bureaucratique et à la lâcheté.
L’Idiot ! – en russe Durak – n’est pas, on l’aura compris, l’adaptation du roman de Dostoïevski – en russe Idiot.
Ce film peut se lire à deux niveaux. Au premier, l’espace d’une nuit, c’est la tentative désespérée d’un individu de prévenir une catastrophe. Au second, c’est une métaphore de la société russe qui serait au bord de l’éclatement mais que personne, par lâcheté ou par impuissance, ne serait capable de sauver.
La conclusion du film, d’une lucide noirceur, n’incite pas à l’optimisme.