Back Home ★☆☆☆

Le dernier film de Joachim Trier – sans lien de parenté avec Lars – a été présenté à Cannes sous le titre Louder than Bombs. Ses distributeurs français l’ont rebaptisé après le 13-Novembre. Car il n’a rien à voir avec le terrorisme ou la guerre. Quoique…

Isabelle Huppert y joue le rôle… d’une morte. Photographe de guerre, elle s’est suicidée. Son mari (Gabriel Byrne) élève seul deux garçons. L’aîné (Jesse Eisenberg), aujourd’hui adulte et jeune père de famille, sait la vérité, le cadet (Devin Druid), en pleine crise d’adolescence l’ignore.
Joachim Trier, le réalisateur prometteur de Oslo, 31 août, a voulu « raconter une histoire à plusieurs voix sur une famille dont chacun des membres vit une même expérience à sa manière ». Le cadet est traumatisé par la mort de sa mère qu’il ne comprend pas. L’aîné peine à entrer dans l’âge adulte. Le père cherche la façon la plus douce de révéler la vérité à son fils. Même la mère défunte est convoquée par des flash-back pour élucider les raisons de son acte.

Le film se construit comme une mosaïque faite de petits fragments éparpillés. Dans cet appareillage, c’est bizarrement Isabelle Huppert qui est la plus décalée. Parce qu’elle est morte ? parce qu’elle est française ? Le film n’aurait pas perdu en cohérence sans elle. Elle aurait pu être gommée. Au centre mais absente. Comme Kevin Costner dans Les Copains d’abord de Lawrence Kasdan (1983) : il jouait le rôle d’un suicidé à l’enterrement duquel tous ses copains se réunissaient. Il n’apparaissait pas à l’écran, sinon, dans la première scène, dans son cercueil à ses obsèques. Mais tout le film gravitait autour de lui. Joachim Trier aurait dû utiliser le même procédé. Il aurait paradoxalement donné plus de présence à Isabelle Huppert.

La bande-annonce

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