Au début de l’ère chrétienne, en Judée, Judah Ben-Hur, un notable juif, et Messala Severus, un orphelin romain, vivent sous le même toit avant d’être séparés par les aléas de l’Histoire.
Je me souviens mon émerveillement à la découverte du péplum de Bill Wyler. J’avais peut-être dix ou douze ans et je n’avais jamais veillé aussi tard. Élève studieux des Pères maristes, je lisais à l’époque Quo Vadis ou Les Derniers jours de Pompei et étais baigné d’histoire latine, passée au tamis d’un catéchisme bon enfant. Jamais je n’avais vu un film à grand spectacle si long, si épique, si poignant. J’avais si peu de second degré que les jupettes de Charlton Heston ne m’avaient même pas fait sourire.
Pourquoi diable faire un remake de ce chef d’œuvre indépassable ? Pour toucher un public allergique aux films anciens ? Pour tirer partie des possibilités offertes par les techniques de l’image ? Pour faire de l’argent auprès d’un public rétif à la nouveauté ? Si le film s’est monté, c’est qu’une de ces raisons hélas est la bonne.
Le film de Timur Bekmambetov (encore un réalisateur étranger happé par Hollywood) n’est pas un navet. Il réplique les grandes scènes du Ben-Hur : la bataille navale, la course de chars, la crucifixion. Mais il le fait avec une application trop sérieuse pour emporter l’adhésion.
Entre l’original et la copie, préférez toujours l’original !