La Taularde ★☆☆☆

La première scène de « La taularde » prend aux tripes. Sophie Marceau, notre idole nationale, dont le sourire charmant, les yeux qui plissent et la bretelle qui glisse font chavirer le cœur des Français depuis plus de trente ans, est humiliée sous nos yeux choqués. Nue comme un ver – mais un meuble occulte son entrejambe – elle doit se soumettre à la palpation de sécurité qui accompagne sa mise sous écrou.

Mathilde Leroy, son personnage, est en prison pour l’homme qu’elle aime, un Robin des bois qui vole les riches pour donner aux pauvres. Elle l’a aidé à s’évader et espère écoper d’une peine légère pour complicité. Mais l’évasion a mal tourné. Un otage a été tué. La peine légère risque de s’alourdir. Placée au silence, sans nouvelles de l’extérieur, Mathilde doute de la sincérité de son compagnon tandis qu’à l’intérieur, ses codétenues lui mènent la vie dure.

Des films de prison, on en a vu treize à la douzaine. Le meilleur est sans conteste « Un prophète » de Jacques Audiard. Mais certains, passés inaperçus, sont de vraies réussites : « Dog Pound » (2010), « Ombline » (2012), « Les Poings contre les murs » (2013), « Eperdument » (2015) . Difficile de faire mieux ou même aussi bien. « La Taularde » n’y parvient pas même si l’idée de plonger une intello dans la jungle de la maison d’arrêt était bonne.

Sophie Marceau est le principal atout et le principal handicap du film. Elle est remarquable dans ce rôle ingrat. Sale, sans maquillage, elle bout d’une rage impuissante. Mais Sophie Marceau ne réussit jamais à faire oublier qu’elle est Sophie Marceau. Idole nationale, elle est condamnée aux rôles que son statut appelle.

La bande-annonce

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