Trois trafiquants de drogue rencontrent par hasard en pleine nuit un motard blessé qui les abat froidement avant de se réfugier dans une ferme dont il prend les occupants en otage. C’est le début d’une longue traque.
Nous sommes tous les orphelins des polars noirs des années 70-80 qui ont accompagné notre adolescence : Peur sur la ville, Adieu poulet, Le Professionnel … Le genre, à force peut-être d’avoir été visité sous toutes les coutures, est passé de mode.
On appréciera d’autant les réalisations de Éric Valette qui s’inscrit sans vergogne dans cette filiation. Déjà Une affaire d’État en 2009 et La Proie en 2011 révélait la patte d’un réalisateur racé. Le Serpent aux mille coutures, adapté d’un roman de D.O.A. (un auteur français dont le nom de plume fait référence au célèbre polar américain sorti en 1950), est de la même farine.
Les spectateurs un peu bégueules trouveront l’histoire tirée par les cheveux, le dénouement bâclé, la violence superflue voire complaisante (l’interdiction aux moins de seize ans me semble néanmoins bien sévère). Pour ma part, je me suis laissé prendre par cette histoire rondement menée qui se déroule dans les vignobles du Tarn, un lieu inhabituel pour un polar. J’ai été particulièrement impressionné par le jeu de Tomer Sisley (qui ne réussit pas à décoller depuis ses débuts prometteurs dans Largo Winch), de Terence Yin (« plus réussi est le méchant, plus réussi est le film ») et de Erika Sainte (dont j’ai déjà dit dans ma critique de La vie est belge tout le bien dont je pensais). Tout en en reconnaissant volontiers les limites, j’ai aimé ce polar aux allures de western qui aurait mérité une diffusion en salles plus large que celle qui le condamne par avance à un injuste et trop rapide oubli.