Éditeur ☆☆☆☆

Paul Otchakovsky-Laurens a fondé en 1983 la maison d’éditions qui porte son nom. Il revient sur son parcours et sur son métier.

La façon dont je viens d’introduire Éditeur a causé le malentendu sur la foi duquel je suis allé voir ce documentaire. J’imaginais qu’il serait fortement autobiographique, qu’il raconterait comment Otchakovsky-Laurens avait créé sa maison d’édition et y avait attiré quelques uns des plus stimulants auteurs français contemporains (Marie Darrieussecq, Mathieu Lindon, Emmanuel Carrère, Nicolas Fargues…). J’imaginais alternativement, comme son titre l’annonçait, qu’il raconterait le rôle particulier de l’éditeur entre l’écrivain et son public, les difficultés du métier, son économie difficile dans un monde où le livre est concurrencé sinon menacé.

Rien de tout cela. Éditeur n’est pas un documentaire autobiographique : on n’y apprend pas grand chose sur la vie de Paul Otchakovsky-Laurens sinon qu’il travailla chez Flammarion puis chez Hachette avant de voler de ses propres ailes. Éditeur n’est pas non plus un documentaire sociologique ou économique qui explorerait les défis de la profession. À peine a-t-on droit à une mention trop courte du procès qui l’opposa à Jean-Marie Le Pen à l’occasion de la sortie du livre de Mathieu Lindon en 1998.

Éditeur est un documentaire poétique qui m’a laissé sur le bord du chemin. Deux acteurs y jouent … quoi au fait ?… difficile à dire. Le premier déambule dans Paris avec son manuscrit sous le bras et se heurte à des portes closes. Il finit par le déposer aux éditions POL et en ressort en récitant des extraits de notes de lecture plutôt critiques. La seconde fait le même chemin en récitant des extraits des lettres de motivation qui accompagnent ces manuscrits que POL reçoit par centaines chaque mois. Pendant ce temps, en voix off, le réalisateur-éditeur murmure quelques commentaires sentencieux et nombrilistes. Et le mannequin d’un adolescent aux cheveux roux est censé jouer la part irréfragable d’enfance que l’éditeur septuagénaire a toujours su garder.

Au passage, Otchakovsky-Laurens nous confesse avoir été un piètre écrivain avant d’embrasser la carrière d’éditeur. Force est de constater que c’est aussi un piètre cinéaste.

La bande-annonce

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *