L’Île aux chiens ★★☆☆

Dans un Japon dystopique, situé dans les années 2040, le maire Kobayashi prend prétexte d’une épidémie de grippe canine pour bannir les chiens de la ville de Megasaki sur une île transformée en immense dépotoir. Malade, affamée, la population canine y survit misérablement.
Jusqu’au jour où atterrit le jeune Akira, le propre neveu du maire Kobayashi, qui a décidé de retrouver son fidèle compagnon Spots. Il sera aidé dans sa quête par un bande de cinq chiens débrouillards.

Wes Anderson est de retour. Youpi ! Voilà plus de quatre ans qu’on attendait le nouveau film du réalisateur de Grand Hotel Budapest qui avait laissé critiques et spectateurs friser l’orgasme cinématographique – sauf moi toujours peine-à-jouir. C’est peu dire que le réalisateur de La Famille Tenenbaum, La Vie aquatique, À bord du Darjeeling Limited, Fantastic Mr. Fox, Moonrise Kingdom a acquis de film en film une célébrité grandissante. Célébrité méritée devant la profonde originalité de son œuvre reconnaissable au premier coup d’œil : plans taillés au cordeau, couleurs pastels, esthétique rétro, refus de toute psychologie pour raconter à un rythme d’enfer des histoires de familles désunies, de génies incompris, d’enfants facétieux et d’adultes infantiles.

Tout le cocktail est réuni dans L’Île aux chiens, tourné en stop motion comme l’était huit ans plus tôt Fantastic Mr. Fox. La technique colle comme un gant à l’esthétique du grand (1m85) Texan. Il la maîtrise avec une perfection indépassable. Car tout est parfait dans L’Île aux chiens : la richesse luxuriante du moindre des plans, le velouté des pelures, les grands yeux expressifs des toutous, l’humour gentiment absurde, la richesse rebondissante de l’intrigue…

Tout est parfait… et rien ne me touche vraiment dans cette histoire trop proprette de petit-garçon-qui-a-perdu-son-gentil-toutou. Et ce n’est pas l’arrière fond vaguement politique (la dictature, le racisme, la détention arbitraire…), qui pour la première fois fait timidement son entrée dans l’œuvre jusqu’alors strictement parnassienne (ça tombe bien : Wes Anderson pose ses valises rue du Regard quand il vient à Paris) du maître texan, qui m’aura convaincu. J’ai beau admirer l’exceptionnel savoir-faire du cinéaste, je reste de marbre face à son cinéma.

La bande-annonce

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