Milla ★☆☆☆

Milla et Léo sont à peine sortis de l’enfance. Ils vivent d’amour et d’eau fraîche en périphérie d’une petite ville côtière du bord de la Manche. Ils y squattent un pavillon abandonné. Ils rient. Ils lisent. Ils volent leur nourriture. Ils écoutent en boucle Add it up du groupe folk punk Violent Femmes. Leo trouve à s’employer sur un chalutier. Milla est enceinte.
Un drame survient. La vie de Milla pourrait s’en trouver brisée. Mais la jeune femme résiliente va de l’avant.

Le sujet épuré de Milla pouvait se prêter à toutes les formes possibles de traitement. L’amour fou façon Lelouch avec musique tourbillonnante et travelings échevelés. La critique sociale façon Ken Loach avec des dilemmes déchirants. Le drame érotique façon Oshima avec du sexe à gogo.

Le parti pris de la jeune réalisatrice, qui signe son second long après Nana (2012) [Valérie Massadian aime décidément les titres brefs], est tout autre. Elle opte pour une approche quasi documentaire filmant en longs tableaux silencieux, séparés par de déroutantes ellipses, la vie de Milla qui s’écoule.

Le sujet aurait pu tenir en quinze minutes. Il dure plus de deux heures. La patience du spectateur est mise à rude épreuve. D’ailleurs nombreux sont ceux qui ne s’en laissent pas compter et quittent la salle. J’avoue que la tentation m’a frôlé, l’espace d’un instant. J’y ai vaillamment résisté et en suis heureux ; car le voyage mérite d’être mené jusqu’à son terme quand bien même aucun twist, aucun cliffhanger ne le ponctue. Est-ce à dire pour autant que j’ai été séduit par cet ascétisme arty ? Ce serait pousser le snobisme un peu trop loin.

La bande-annonce

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