Leave No Trace ★★★☆

Tom (Thomasin McKenzie) a quinze ans. Elle vit seule dans les bois de l’Oregon avec son père Will (Ben Foster) qui fuit un passé qui le hante. Leurs contacts avec la société des hommes sont réduits au minimum.
Mais la police, qui ne tolère pas une telle marginalité, les pourchasse et les déloge. Les services sociaux placent le père et sa fille dans un haras. Tom semble se faire à sa nouvelle vie. Mais Will ne s’y fait pas.

Le dernier film de Debra Granik est tiré d’une histoire vraie et du roman My Abandonment qu’elle avait inspiré en 2010 à Peter Rock. Il brasse des sujets qui font écho à notre temps : l’écologisme radical, le retour militant à la nature, le refus des conventions sociales, la marginalité souhaitée ou subie… En témoigne le nombre de films, souvent excellents, qui en ont recemment traité : Into the Wild de Sean Penn, Wild de Jean-Marc Vallée, Vie sauvage de Cédric Kahn… Mais la référence qui vient immédiatement à l’esprit est Captain Fantastic de Matt Ross avec Viggo Mortensen, un des tout meilleurs films de 2016, avec qui Leave No Trace fait – presque – jeu égal : l’histoire d’un veuf et de sa nombreuse progéniture élevée dans les bois et contrainte de revenir à la civilisation.

Le mérite en revient à la retenue de la mise en scène qui fuit tout sensationnalisme. Ni sexe ni violence, presque pas d’action dans Leave No Trace où pourtant on ne s’ennuie pas une seconde. Pas non plus d’esthetisation ampoulée ni de divination panthéiste d’une nature dont l’inhospitalité n’est pas euphémisée : Leave No Trace n’est pas un film écolo béat.

La jeune Thomasin McKenzie, quasi-inconnue (la Néo-Zélandaise jouait un petit rôle dans le dernier Hobbit) crève l’écran. Il y a huit ans, Debra Garnik donnait déjà son premier rôle dans Winter’s Bone, l’histoire d’une fratrie abandonnée à elle même dans les Appalaches, à une inconnue. Son nom : Jennifer Lawrence…

La bande-annonce

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