Pearl ★☆☆☆

Léa Pearl (Julia Föry, vainqueur en 2016 des Arnold’s Classic) est bodybuildeuse. Elle est candidate au concours de Miss Heaven. Son coach Al (Peter Mullan révélé par Ken Loach) veille sur elle comme le lait sur le feu, vérifiant son régime, supervisant ses entraînements.
Rien ne doit venir perturber la concentration de la championne quand son passé fait brutalement irruption. Son ancien compagnon (Ariel Worthalter, le père de l’héroïne de Girl) déboule avec Joseph, leur fils de quatre ans.

Première assistante de Eugène Green, Mathieu Amalric, Noémie Lvovsky ou Bertrand Bonello, Elsa Amiel choisit pour son premier long métrage de filmer un milieu rarement montré. Celui du bodybuilding. Féminin qui plus est. Ce monde suscite parfois une curiosité malsaine. Les corps des bodybuilders donnent à voir des muscles hypertrophiés, presque monstrueux. Celui des bodybuildeuses nourrit un fantasme paradoxal : peut-on être à la fois féminine et musclée ?

En 2014, dans Bodybuilder, un petit film remarquable mais hélas passé inaperçu, Roschdy Zem avait mis en scène un bodybuilder et son fils perdu de vue. C’est la même veine qu’exploite Pearl en mettant face à face une bodybuildeuse et son fils. Cette rencontre est l’occasion de répondre aux questions que le sujet pose : la délicate conciliation entre le métier de bodybuildeuse et l’état de mère. Dans Bodybuilder, la paternité était interrogée par un scénario riche en rebondissements. Le scénario de Pearl n’a pas une telle subtilité. Une fois que l’héroïne se retrouve avec son fils, il fait du surplace jusqu’à une conclusion convenue.

Pearl est captivant dans sa première demie-heure qui nous fait découvrir les coulisses d’un monde inconnu, mais décevant dans ses deux tiers suivants. Il aurait fait un excellent court métrage.

La bande-annonce

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