Au service de la France ★★☆☆

Le jeune André Merlaux (Hugo Becker) vient d’être recruté à la DGSE. Le service, dirigé d’une main de fer par le colonel Mercaillon (Wilfred Benaïche), un grand résistant, doit faire face à bien des défis : la décolonisation de l’Afrique noire, les « événements en Algérie, la Guerre froide…

Comme Le Bureau des  légendes, Au service de la France se déroule dans les couloirs de la DGSE. Mais la comparaison s’arrête là. Si la série de Canal embrasse, avec le succès que l’on sait, le parti du réalisme, celle produite par Arte, avec un budget autrement plus limité, prend celui de la parodie. À la façon de OSS 117, Au service … se moque de la France du général de Gaulle, de son patriotisme désuet, de son machisme hors d’âge…

La série est élégante et drôle. L’atmosphère des années soixante, ses costumes, ses expressions et jusqu’à son phrasé sont méticuleusement reconstitués – même si le manque de budget se ressent dans les scènes d’extérieur.

Les personnages sont truculents, qui, comme Hubert Bonisseur de La Bath dans OSS 117, font preuve d’une incompétence désopilante à la mesure de leur arrogance et de leur machisme. C’est le cas notamment des trois pieds nickelés chefs de département. Mention spéciale à Jean-Edouard Bodziak dans le rôle d’un kremlinologue passablement schizophrène

L’humour fait souvent mouche. On rit au « Messieurs » lancé systématiquement par un directeur sexiste à une assemblée composée de cadres masculins et de secrétaires féminines, à l’évocation de Vichy qu’il ne faudrait pas jeter avec l’eau de Vichy (1.7.) ou à celle des électeurs fantômes du cinquième arrondissement (2.1.) – d’autant plus volontiers qu’on y vote.

Mais l’enchaînement des calembours ne suffit pas à construire un récit. L’ennui s’installe et le naufrage est évité de justesse à la fin de la première saison par l’esquisse d’une intrigue qui donne soudainement plus d’envergure aux personnages. Le falot Merlaux se révèle plus courageux qu’on le pensait et l’héroïque Mercaillon moins irréprochable qu’il n’y paraît. On se laisse du coup convaincre de regarder les douze épisodes de la saison suivante. Leur rythme enlevé (vingt-six minutes seulement) rend leur visionnage plus rapide et plus agréable. Mais quand se termine cette seconde saison, on comprend la décision des producteurs de renoncer à en réaliser une troisième.

La bande-annonce

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