Malmkrog ☆☆☆☆

Dans l’hiver russe, cinq personnages discutent à bâtons rompus. Autour de Nikolaj, un riche propriétaire terrien, se sont réunis Ingrida, l’épouse d’un général, Olga, une jeune chrétienne fervente, Edouard, un libre-penseur et Madeleine, une piquante Française. La discussion, dans un français parfait, va bon train et roule sur des thèmes aussi ambitieux que la guerre, la morale et la religion.

Malmkrog est un film intimidant. Intimidant par sa durée : 3h21. Intimidant par son sujet : l’adaptation à l’écran d’un essai philosophique d’un obscur penseur russe de la fin du XIXème siècle Vladimir Soloviev. Intimidant par sa mise en scène : six scènes seulement filmées selon les cas dans de longs plans fixes savamment agencés ou dans des champs-contrechamps qui jouent sur les visages des orateurs et de ceux qui les écoutent.

Il y a deux réactions possibles à ce film.
La première est la fascination enthousiasmée face à ce discours ininterrompu aussi dense que complexe, face à cette mise en scène aussi épurée qu’exigeante.
La seconde hélas est celle de la capitulation. J’avoue avoir très vite renoncé à suivre cette logomachie philosophique autour d’enjeux qui, à supposer qu’ils passionnassent les esprits éclairés de l’époque [j’use de l’imparfait du subjonctif car Malmkrog en use et en abuse], ont perdu beaucoup de leur résonnance aujourd’hui.

Soit que je ne sois pas assez snob, soit que je ne sois pas assez intelligent, je garderai un souvenir calamiteux des 3h21 de ce film. Le zéro pointé que j’avais donné aux 2h53 de Sieranevada aurait dû pourtant me mettre la puce à l’oreille. Cristi Puiu n’est décidément pas un cinéaste pour moi.

La bande-annonce

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