L’Homme qui répare les femmes ★★☆☆


Thierry Michel a réalisé quelques-uns des meilleurs documentaires consacrés au Congo : Mobutu roi du Zaïre (1999), Congo River (2005), L’Affaire Chebeya (2012). Colette Braeckman a, elle, signé quelques-uns des meilleurs livres écrits sur ce pays : Le Dinosaure (1992), Rwanda. Histoire d’un génocide (1994), L’Enjeu congolais (1999). Il était prévisible que leurs chemins se croisent.

Leur rencontre s’est faite autour du docteur Mukwege. Ce gynécologue originaire du Kivu y soigne les femmes victimes de guerre. La région est en proie depuis 1996 a des guerres civiles incessantes, conséquence indirecte du génocide rwandais.

Âmes sensibles s’ abstenir. Le documentaire expose sans euphémisme une réalité insoutenable. La monstruosité des crimes sexuels commis sur les femmes de tout âge est décrite sans détour. Par les mots des femmes qui les racontent. Par les images du chirurgien qu’on voit opérer.

Mais L’Homme qui répare les femmes ne se réduit pas à décrire les bonnes œuvres d’un docteur Schweitzer du XXIe siècle. Le documentaire de Thierry Michel et Colette Braeckman a, comme son héros, une dimension politique. Car Denis Mukwege ne se contente pas de réparer les femmes. Il combat les causes de leur mal : la guerre et, plus encore, l’incurie d’un État incapable de l’arrêter. La croisade qu’il mène lui a causé de solides inimitiés nécessitant la mise en place d’une impressionnante protection onusienne.

Les réserves que suscitent la réalisation platement télévisuelle de ce documentaire sont de peu de poids face à l’effroi que fait naître l’horreur des crimes commis et l’admiration que suscite l’abnégation du docteur Mukwege.

La bande-annonce

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *