The Lobster ★★★☆

Dans un futur doucement totalitaire, le célibat n’est plus toléré. Les divorcés et les veufs sont envoyés dans un hôtel de luxe où quarante-cinq jours leur sont laissés pour retrouver une compagne. S’ils échouent, ils seront transformés en l’animal de leur choix. Le homard, c’est l’animal dans lequel le héros, interprété par Colin Farrell, a choisi d’être réincarné.

Le parti pris de Yorgos Lanthimos est radical. Comme dans Canine ou Alps, ses précédents films, il flirte avec le fantastique et l’absurde. Ici il s’attaque au modèle du couple et à l’injonction que nos sociétés nous adressent de nous y conformer. « Mariez-vous ! Accouplez-vous ! Sinon… »

Le sujet serait vite épuisé si le réalisateur n’avait l’intelligence de le renverser.
Car Colin Farrell, après avoir échoué à trouver une compagne, réussi à s’évader pour se réfugier dans les bois, auprès d’une bande de croquants en rupture de ban qui ont décidé d’interdire l’amour et de châtier l’empathie. Dans ce groupe, dirigé de main de fer par une Léa Seydoux en poncho kaki, Colin Farrell tombe vite amoureux de Rachel Weisz.
Du coup, le film gagne en complexité.

Entre le modèle du couple et la valorisation de la liberté individuelle, la société nous adresse des injonctions contradictoires. La réponse finale du réalisateur pourra sembler frustrante. Elle est, tout bien réfléchi, la plus intelligente qui soit.

La bande-annonce

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