Tête baissée ★☆☆☆

Longtemps éclipsé par son voisin septentrional, le cinéma bulgare se fait désormais une – petite – place sur nos écrans. Après The Lesson en septembre 2015, voici Tête baissée.

Kamen Kalev, le réalisateur de Tête baissée, a été formé à La Fémis et son film lui ressemble : à cheval entre la France et la Bulgarie. Samy est une petite frappe qui magouille d’un pays à l’autre. Il baragouine le bulgare, s’acoquine avec la mafia locale et trafique des faux billets. Arrêté à son atterrissage à Marseille, il accepte d’infiltrer un réseau de proxénétisme pour éviter la prison. Il se sert d’Elka, une prostituée mineure pour s’y introduire.

Tête baissée est un petit film poisseux qu’on aimerait aimer. Il est remarquablement servi par Melvil Poupaud, dans le rôle principal qui, depuis une quinzaine d’années, n’en finit pas d’être l’un des meilleurs espoirs du cinéma français. Il évite le manichéisme et surprend par son épilogue. Il dresse de la Bulgarie une image désespérante : bidonvilles défoncés, mères maquerelles, boîtes de nuit glauques… Mais, à force de vouloir trop embrasser (la traite des femmes, la minorité tzigane, la sortie de l’adolescence, la rédemption d’un voyou…), Tête baissée peine à étreindre et nous laisse sur le bord de la route.

La bande-annonce

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