No dormirás ☆☆☆☆

Blanca est une jeune actrice qui rêve de percer sur la scène théâtrale. Elle est contactée par l’homme de confiance d’Alma Böhm, la célèbre dramaturge, qui lui propose le rôle principal de sa prochaine pièce. Mais pour le décrocher, elle devra se plier aux méthodes hétérodoxes de la metteuse en scène qui enferme ses comédiennes dans un ancien asile psychiatrique et les prive de sommeil afin qu’elles donnent le meilleur d’elles-mêmes.

Les films d’épouvante aiment les lieux clos peuplés de créatures maléfiques : les vieux manoirs victoriens, les orphelinats, les asiles… Mais, ici, les monstres ne se cachent pas dans les armoires mais au fond du subconscient des comédiennes détraquées par la privation de sommeil.

Le problème de No dormirás est d’être à cheval sur deux registres. D’un côté la réflexion, assez stimulante, sur le métier d’acteur, les concessions qu’on est prêt à faire ou pas pour l’exercer. S’y ajoute une réflexion stimulante sur le rôle que peut jouer le théâtre dans la cure psychiatrique (on pense à la psychothérapie institutionnelle pratiquée à la clinique de La Borde dont les patients montent chaque été une pièce de théâtre). Et aussi une dimension politique à peine esquissée qui se cache derrière l’époque où sont censés se dérouler les faits : 1984, temps de dictature en Argentine où les opposants politiques, quand ils n’étaient pas froidement exécutés ou poussés en haute mer depuis un hélicoptère, étaient enfermés dans des asiles psychiatriques et soumis à des traitements dégradants.

De l’autre, le film d’épouvante plus classique, avec ses codes et ses règles, ses jump scares, ses revenants, ses allers-retours pas toujours très lisibles entre la réalité et le cauchemar. C’est un genre cinématographique qui ne me plaît guère. Je n’aime pas avoir peur ; je n’aime pas être cloué à mon fauteuil par l’effet un peu facile d’un monstre hurleur qui jaillira par une porte grinçante qu’une héroïne en robe de nuit semi-transparente ouvre craintivement. Du coup, comme il l’était prévisible, No dormirás m’a terrifié. D’une terreur que je ne valorise pas mais que d’autres que moi, moins allergiques au genre, apprécieront peut-être.

La bande-annonce

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *