5 est le numéro parfait ★☆☆☆

Peppino a pris sa retraite. Pendant quarante ans, il a travaillé comme tueur à gages à Naples pour le compte de la Camorra. Son fils a pris sa succession. Mais lorsqu’il est tué dans un guet-apens, Peppino reprend du service pour venger sa mort.

Igort est bédéiste. Le mot vous fait tiquer ? Moi aussi. Mais il est dans le dictionnaire et a le mérite de se comprendre.
Sa bande dessinée remonte à 2002. Publiée dans vingt pays, traduite dans quinze langues et récompensée par de nombreux prix internationaux, elle serait devenue l’un des romans graphiques les plus traduits dans le monde – même si je dois honteusement avouer ne jamais en avoir entendu parler. L’idée de son adaptation ne date pas d’hier. Igort avait même rédigé un scénario pour Johnnie To qui ne s’est pas tourné. Il a finalement pris en charge lui-même la réalisation.

Le résultat est particulièrement stylé, dans la lignée des Dick Tracy et Sin City. 5 est le numéro parfait est un hommage ultra-référencé aux films noirs des années quarante et cinquante (Le Faucon maltais, Assurance sur la mort, Le Troisième Homme…). Les décors sont nocturnes et pluvieux – comme c’était le cas de Suburra, un autre polar italien dont l’action se situait, elle, à Rome. Naples quasiment déserte y est particulièrement expressionniste.
Toni Servillo se glisse avec gourmandise dans le costume de Peppino, le Borsalino collé sur la tête, le revolver fumant toujours prêt à dégainer. Valeria Golino a un rôle plus ingrat de pâle faire-valoir.

Mais la beauté envoûtante de la mise en scène ne suffit pas à épicer ce film. Je me suis copieusement ennuyé pendant ses cent minutes et ne me suis jamais laissé emporter par son histoire. L’ultime rebondissement qui la clôt n’a pas suffi à la sauver à mes yeux.

La bande-annonce

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