Suburra ★★★☆


Le cinéma italien est de retour.
Et il ne se réduit pas à Nanni Moretti, largement galvaudé.

Une génération de jeunes cinéastes nourris au lait – ou plutôt au Red Bull – des séries américaines est en train de prendre la relève. Sa marque de fabrique : des polars compliqués qui croisent le crime et la politique. Ses titres phares : ACAB (All Cops Are Bastards), Romanzo Criminale, Gomorra
Stefano Sollima a réalisé le premier et dirigé les séries TV inspirées des deux suivants. Il a utilisé un scénario de Giancarlo De Cataldo (l’auteur du roman dont Romanzo Criminale a été tiré). Son action se passe à Rome où jadis les puissants et la pègre se croisaient dans le quartier de toutes les débauches, Subure.

Suburra est un film choral peuplé de toutes les caricatures du film noir : le politicien véreux, la pute au grand cœur, le tueur froid, le caïd sous acide…
Une intrigue, à la fois très complexe et parfaitement lisible, va les rapprocher bien malgré eux.
Sollima réussit à croquer des personnages bigger than life. On n’oubliera pas de sitôt la maison des Anacleti, cette famille tzigane enrichie dans le racket, bruyante et saturée des symboles d’une richesse trop vite acquise. Ou l’appartement de Numéro 8 construit sur la plage d’Ostie qu’il rêve de transformer en Las Vegas.
Suburra ne résiste pas à quelques facilités de mise en scène : une esthétique de pub, une BOF envahissante. Mais ces défauts ne suffisent pas à ternir le plaisir qu’on prend à ce film sous ecstasy.

La bande-annonce

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