Les Envoûtés ★☆☆☆

Coline (Sara Giraudeau) est parisienne. Elle rédige quelques articles pour un journal dont le rédacteur en chef, Sylvain (Nicolas Maury), est un ami d’enfance. Lorsque la propriétaire du journal, Leonora (Josian Balasko), propose à Coline de se charger de l’enquête du mois en allant interviewer, au fond des Pyrénées, Simon (Nicolas Duchauvelle), un peintre qui prétend avoir vu le spectre de sa mère défunte, Coline, sceptique, refuse. Mais lorsque la même expérience surnaturelle arrive à sa meilleure amie Azar (Anabel Lopez), qui voit le spectre de son père au moment de sa mort soudaine, Coline prend le train pour le Pays basque.

Le trop rare Pascal Bonitzer a signé moins de dix films (Tout de suite maintenant, Cherchez Hortense, Le Grand Alibi…) durant une carrière commencée il y a plus d’un demi siècle aux Cahiers du cinéma ; mais c’est pourtant l’un des réalisateurs les plus significatifs du cinéma français contemporain. Il s’essaie à un genre délicat, le fantastique réaliste, en adaptant une nouvelle de Henry James.

Et autant le dire sans détour, il se plante. Pourtant la direction d’acteurs est impeccable. La grâce boudeuse, la fragilité butée que Sara Giraudeau affichait déjà dans Le Bureau des légendes fait merveille dans le rôle de Coline, dont on se demandera jusqu’au bout du film si elle a basculé dans la folie ou pas.

Le problème vient du sujet du film qu’on peine à appréhender. Sans doute s’agit-il de nous montrer que les morts demeurent à tout jamais présents. Le thème est à la mode qui traverse toute l’œuvre de Kiyoshi Kurosawa (Le Secret de la chambre noire, Vers l’autre rive). Il est au centre du récent film de Stéphane Batut Vif-Argent. Il l’était déjà de l’envoûtante série française Les Revenants. Mais ce thème-là, dont je ne suis pas sûr qu’il soit si riche, est mélangé à d’autres qui ne convainquent guère plus : la naissance de l’amour entre Coline et Simon, l’inquiétante beauté des forêts pyrénéennes, etc.

Le résultat est paradoxalement trop pauvre pour nourrir les presque cent minutes que dure le film. Son rythme est trop distendu pour soutenir l’intérêt. Henry James avait écrit une nouvelle. Pascal Bonitzer a eu tort de croire qu’il pouvait en faire un film.

La bande-annonce

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