Jeanne Chardon-Spitzer (Alice Pol dont les intonations me rappellent celles de Virginie Efira) est une jeune architecte talentueuse, couvée par sa mère (Zabou Breitmann), qui soigne ses névroses en s’assommant de travail. Elle a répondu à l’appel d’offres de César Daguerre (Eddy Mitchell qui porte bien ses presque quatre-vingt ans), à la tête d’un empire du jeu de société, qui veut rénover le manoir familial. Il l’y accueille entouré de sa sœur (Miou-Miou qui, elle, a dépassé les soixante-dix ans), de sa seconde épouse (Pascale Arbillot dont j’ai récemment appris qu’elle est sortie de Sciences Po une année avant moi), de son fidèle majordome (Gustave Kervern) et de ses trois enfants.
La mort brutale du patriarche oblige Jeanne à prolonger son séjour pour démasquer le meurtrier.
Pour son premier film, Nicolas Pleskof ose un ambitieux mélange des genres. Sur le scénario d’un immense Cluedo, il filme en huis clos un escape game avec des personnages de BD habillés à la mode des années cinquante.
Murder Party a la même affiche et le même scénario que À couteaux tirés, la superproduction hollywoodienne moyennement réussie qui avait révélé Ana de Armas. Il emprunte l’esthétique vintage des 50ies décidément très populaire : les premiers OSS117, la série Au service de la France, le film Populaire et tout récemment Maigret.
Murder Party gagne son pari esthétique avec ses couleurs primaires, son manoir qu’on croirait tout droit sorti d’un film de Wes Anderson, ses personnages archétypés (le patriarche bougon, la sœur aigrie, le majordome déjanté, le fils coureur de jupons…). C’est du côté du scénario qu’il pèche. Il en aurait fallu un sacrément charpenté pour nous tenir haleine avant de nous renverser. On est mollement tenu en haleine pendant une petite heure, le temps pour le meurtrier de soumettre les joueurs à plusieurs défis plus ou moins excitants. Mais on n’est pas du tout renversé par le dénouement final, qui frise le ridicule.
Où l’on découvre que Sciences Po mène absolument à tout !
Exactement !!