En roue libre ☆☆☆☆

Infirmière quadragénaire harassée de travail, divorcée, loin de son fils parti étudier en Australie, presqu’orpheline, Louise est prise un beau jour d’une crise de panique qui lui interdit de sortir de sa vieille Volvo Break. Son chemin croise celui de Paul (Benjamin Voisin) qui a décidé de voler une voiture pour traverser la France et venger son frère aîné. Les voilà tous les deux embarqués à leur corps défendant dans un road movie à travers la France.

Je n’aime pas qu’on critique le « cinéma français », une expression qui, selon moi, peine à rendre compte de la richesse et de la diversité des deux cents/trois cents films français sortis chaque année et qui surtout charrie une sorte de « haine de soi » anti-nationale sans fondement.

Pour autant, à la sortie de la salle, consterné par le ratage complet de ce film, je suis à deux doigts d’entonner cette antienne-là, tant En roue libre accumule tous les défauts dont on accuse routinièrement ce cinéma-là.

Il est bâti sur l’idée mille fois utilisée du buddy movie, le film qui réunit deux personnages que tout sépare : ici le jeune homme qui flirte avec la délinquance et la femme mûre en pleine crise de la quarantaine. Ces deux personnages qui n’auraient jamais dû se rencontrer commencent par se croiser. Bien entendu, le premier contact est rude sinon conflictuel. Mais lentement, les deux comparses s’apprivoiseront, feront des concessions, accepteront de s’écouter et finiront par s’entendre.

Le duo se déplace. C’est la règle de base du road movie. Ici dans une curieuse traversée de la France de Beaune au cap Ferret dont on ne reconnaît pourtant aucune des étapes. Le duo fait aussi des rencontres, dont l’utilité semble se réduire à permettre au film d’atteindre la durée syndiquée de quatre-vingt-dix minutes. Ici une autostoppeuse photosensible et un gastro-entérologue psychologue.
Le duo enfin arrive à destination. Car il faut bien que le film se termine. Il le fait ici par une scène faussement lyrique qui frise le ridicule.

En roue libre est, au propre comme au figuré, un naufrage. C’est une comédie qui ne fait pas rire (je n’ai pas entendu un seul rire dans la salle). C’est un drame qui n’émeut pas.

La bande-annonce

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