20th Century Women ★★☆☆

En 1979, à Santa Barbara en Californie, Dorothea (Annette Bening), la cinquantaine, élève seule son fils Jamie. Elle loue dans sa grande maison deux chambres, l’une à Abbie (Greta Gerwig), une photographe punk, l’autre à William (Billy Crudup), un bricoleur-né. Une jeune voisine, Julie (Elle Fanning), s’est quasiment installée à demeure.

Née en 1963, ayant grandi à Santa Barbara, Mark Mills réalise un film largement autobiographique. Son précédent film l’était déjà tout autant. Dans « Beginners », il racontait le coming out de son père à soixante dix ans passés. C’est ici à sa mère, morte d’un cancer en 1999, qu’il dresse un mausolée et à une époque, la fin des années soixante-dix, qu’il consacre une rétrospective.

Annette Benning est fabuleuse dans le rôle d’une mère tiraillée entre deux sentiments. D’un côté, elle a la tentation de couver son fils, de le protéger de la dureté du monde. De l’autre, en femme de son temps, sortie victorieuse des luttes d’émancipation menées dans les années soixante, elle entend le laisser libre de se forger ses propres expériences, notamment dans ses rapports aux femmes.

L’adolescent se voit du coup confier par sa mère aux bons soins de Abbie et de Julie. L’heureux homme ! Entre Greta Gerwig, avec laquelle il lit les essais féministes de Judith Butler sur les mystères de l’orgasme clitoridien, et Elle Fanning, auquel l’unit un amour platonique, Jamie murit vite.

« 20th Century Women » est un beau portrait de femme(s) nimbé de la nostalgie d’une époque. En 1979, les années punk jettent leurs derniers feux. Jimmy Carter ne parvient pas à rassurer une Amérique en proie au doute depuis le bourbier vietnamien et le scandale du Watergate. Sans doute leur invocation séduira-t-elle le spectateur quinquagénaire – que je ne suis pas tout à fait encore. Emouvra-t-elle les plus jeunes ?

La bande-annonce

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