Les Chatouilles ★★★☆

Odette est une ravissante petite fille chérie par ses parents. Elle aime dessiner et rêve de devenir ballerine. Mais tout n’est pas rose dans l’enfance d’Odette aux prises avec un ami proche de ses parents, Gilbert, un pédophile.
Odette est devenue adulte. Elle entreprend une psychanalyse. Par la parole, elle met des mots sur ses maux. Par la danse, elle tente d’exorciser son traumatisme.

Andréa Bescond a été violée enfant par un ami de la famille. Danseuse professionnelle, elle a monté à Avignon un seule-en-scène (traduction désormais autorisée de one woman show) cathartique inspirée de son expérience traumatisante. C’est ce spectacle qu’elle porte à l’écran. Pour ce faire, elle s’est entourée de vedettes : Karin Viard dans le rôle de la mère, mélange terrifiant d’aveuglement irresponsable et de conformisme petit-bourgeois, Clovis Cornillac dans celui du père, bloc de rage impuissante, Pierre Deladonchamps dans celui du prédateur sexuel, qui présente tous les gages de la respectabilité, Carole Franck en thérapeute motivée.

Le risque était grand que Les Chatouilles se transforme en film à thèse sur la pédophilie. La façon dont le film a été vendu aux médias le laissait craindre. Mais Andréa Bescond et son coréalisateur Éric Metayer parviennent à éviter cet écueil. Ils y réussissent grâce au dispositif scénaristique sur lequel était construit le seul-en-scène : des chassés croisés  souvent comiques parfois surréalistes entre l’Odette adulte en cure psychanalytique et l’Odette enfant sidérée par son tourmenteur.

Le résultat réussit miraculeusement à trouver le juste équilibre entre exhibitionnisme autobiographique, tirelarmisme racoleur et plaidoyer vengeur. Une réussite.

La bande-annonce

Un commentaire sur “Les Chatouilles ★★★☆

  1. Ping Dalva ★★☆☆ | Un film, un jour

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