The Lost King ★★☆☆

Philippa Langley, une historienne amateur, s’est mis en tête de retrouver la dépouille de Richard III et y est parvenue en 2012… sous un parking de la ville de Leicester dans le nord de l’Angleterre. Cette histoire incroyable avait déjà fait l’objet d’un documentaire télévisé sur Channel 4 au titre évocateur : The King in the Car Park.

Les scénaristes Steve Cogan et Jeff Pope, qui avaient déjà travaillé avec Stephen Frears sur Philomena (2013), se sont emparés de cette histoire vraie d’une mère de famille anonyme qui, contre tout le système institutionnel, s’est entêtée dans son intuition en voulant à la fois retrouver la dépouille de Richard III et restaurer son image ternie par la propagande des Tudor qui avaient vaincu le dernier des Plantagenet à la bataille de Bosworth en 1485.

Pour donner vie à un récit autrement bien austère, ils y instillent une dose de comédie et une autre de fantastique en ressuscitant le fantôme de Richard III et en le faisant dialoguer avec Philippa. J’ai lu dans beaucoup de critiques que ces scènes là étaient peu crédibles et ratées. Je ne suis pas d’accord. J’ai trouvé au contraire qu’elles permettaient d’éclairer le personnage de Philippa, un mélange paradoxal d’extrême faiblesse (la frêle Sally Hawkins souffre du syndrome de fatigue chronique) et de grande détermination (elle devra tenir tête aux autorités scientifiques qui raillent son absence de diplômes et convaincre des sponsors de financer ses recherches).

The Lost King est aussi l’occasion de retrouver Stephen Frears à quatre-vingts ans passés.
Ma cinéphilie est née au milieu des 80ies au contact de son cinéma. Dans une veine qui fut ensuite reprise avec le succès que l’on sait par Ken Loach, ses premiers films faisaient la critique des dérives ultralibérales de l’Angleterre de Thatcher : My Beautiful Laundrette (1985), Prick Up your Ears (1987), Sammy et Rosie s’envoient en l’air (1987). A l’époque, encore privé de cinéma étranger, sinon hollywoodien, je leur trouvais un exotisme fou et y apprenais grâce à eux des expressions anglaises que je ne connaissais pas. Stephen Frears s’est ensuite expatrié à Hollywood dans les 90ies au risque d’y perdre sa touche : si ses Liaisons dangereuses restent une référence, ses autres films américains sont tombés dans un oubli légitime. Depuis, Stephen Frears est rentré en Angleterre. Il s’est effacé derrière ses films, parfois très réussis pourtant : The Queen, Tamara Drewe, The Program… J’attends avec impatience son prochain film, l’adaptation de l’avant-dernier roman en date de Jonathan Coe, Billy Wilder et moi.

La bande-annonce

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