Apprentice ★★★☆

Aiman travaille dans une prison de haute sécurité. Pour des motifs personnels qu’on découvrira (trop) vite, il se rapproche du bourreau pour en devenir l’apprenti.

Apprentice nous vient de Singapour et est, je crois, le premier film singapourien que j’aie jamais vu. Premier motif – même s’il est loin d’être suffisant – de l’intérêt qu’on peut lui porter.

Apprentice est un film sur la famille, dans une partie du monde où elle a plus de poids que dans nos sociétés occidentales individualistes. C’est la deuxième raison de s’y intéresser. Aiman poursuit le souvenir perdu de son père autant qu’il s’en cherche un de substitution. Pendant ce temps, sa sœur aînée, elle, choisit l’exil pour se libérer de ce lourd atavisme.

Apprentice est enfin un film sur la peine de mort. Je n’avais jamais vu décrite, avec un luxe quasi documentaire, l’organisation d’une exécution capitale, la préparation du condamné, sa pesée, son ultime repas, ses derniers pas dans le couloir de la mort. La peine de mort est ici dénoncée avec une subtilité absente des grosses productions hollywoodiennes manichéennes et lacrymales : « La Dernière Marche » de Tim Robbins, « La Vie de David Gale » d’Alan Parker, « À l’ombre de la haine » de Marc Forster… Ce refus du manichéisme est entretenu jusqu’à l’ultime image qui laisse le spectateur dans une incertitude diablement (trop ?) maligne.

La bande-annonce

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