Le Lendemain ★★☆☆

John, adolescent blond à la beauté angélique, rentre à la maison où il retrouve son père et son jeune frère. Au lycée, il est en butte à une hostilité sourde de la part de ses camarades. D’où vient-il ? On ne le dira jamais, mais le spectateur le devinera vite. Il a passé deux années en établissement fermé (prison ? établissement psychiatrique ?) pour un crime que personne ne lui pardonne. Sûrement pas cette femme qui l’agresse sauvagement au supermarché et dont on comprendra bientôt les motifs. Peut-être trouvera-t-il une planche de salut auprès de la belle Malin ; mais la violence le rattrapera.

On a déjà vu des adolescents sombrer dans la démence violente : Il faut qu’on parle de Kevin, Elephant… Magnus Von Horn explore le lendemain : que se passe-t-il après le crime ? après l’enfermement ? le retour à la normale est-il possible ? la rédemption et le pardon sont-ils envisageables ? la vengeance est-elle inévitable ?

Le Lendemain est une analyse au scalpel des conséquences d’un crime sur la famille du criminel. Comme la mère de Kevin dans le livre traumatisant de Lionel Shriver, le père de John est écartelé entre l’amour de son aîné, la crainte de voir son cadet suivre le même chemin et la charge de devoir seul, sans la mère de ses enfants (est-elle partie ? est-elle décédée ?), assumer cette responsabilité.

Le réalisateur suédois traite ce sujet sur un mode nordique, glacial. Tout est lent, étouffant, silencieux dans ce film catatonique : longs plans-séquences, couleurs grises d’un automne sans soleil, absence de musique. Rien n’est dit. On attend des explications qui ne viennent pas. Et le film se termine en laissant en suspens nombre des questions qu’il avait posées.

La bande-annonce

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *