Bienvenue à Suburbicon ★★☆☆

À Suburbicon, les Lodge mènent une vie paisible. Tout se détraque avec l’arrivée dans cette banlieue très wasp de nouveaux résidents de couleur.

Mon résumé est mauvais. Il essaie de donner au sixième film de George Clooney – le premier dans lequel il ne joue pas hélas – une unité qu’il n’a pas.

En fait Bienvenue à Suburbicon (audacieuse traduction de Suburbicon) est le croisement maladroit de deux histoires qui ne se mélangent jamais vraiment.

D’un côté, un vieux script des frères Coen qui présente tous les ingrédients de leurs meilleurs films : une satire grinçante de l’Amérique, des personnages aussi laids que lâches, un humour noir et sanglant. Soit, comme dans Fargo ou Burn after reading l’histoire d’Américains ordinaires plongés dans une histoire extraordinaire dont ils sont tout à la fois les acteurs maladroits et les victimes malchanceuses. Le sympathique Matt Damon y joue à contre-emploi le rôle d’un père de famille veule. Julianne Moore en incarne deux : celui de son épouse, qui périra bientôt dans des circonstances macabres, et celui de la sœur jumelle de celle-ci, qui aura tôt fait de prendre sa place dans la maisonnée.

De l’autre, George Clooney s’est inspiré d’un fait divers qui s’est déroulé en 1957 lorsqu’une famille de couleurs est venue s’installer à Levittown en Pennsylvanie dans une banlieue exclusivement blanche. L’ostracisme dont ils sont victimes, reconstitué avec soin, a certes un écho dans l’Amérique raciste de Donald Trump. Mais, faute de s’inscrire harmonieusement dans l’histoire de la famille Lodge, ces développements sont condamnés à rester en arrière plan d’un scénario qui fonctionne très bien sans eux.

Bienvenue à Suburbicon est un jeu de massacres réjouissant, remarquablement interprété, habilement filmé… mais hélas rapidement oubliable faute d’avoir ce plus qui le rendrait réellement original.

La bande-annonce

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