En se réveillant, Sam a une bien mauvaise surprise. La nuit a dévoré le monde le laissant seul, en plein cœur de Paris, dans un appartement assiégé par des zombies peu amènes.
Le film de zombies est un genre cinématographique qui connut son âge d’or dans les années 70 et 80 avant de s’essouffler. Il est revenu en vogue dans les années 2000 avec de vraies réussites telles que 28 jours plus tard, World War Z ou The Last Girl sans oublier la BD/série The Walking Dead. Mais dans ce genre, la France est bizarrement absente au point que je serais bien en mal de citer un seul film de zombie français – sauf à rattacher à ce genre l’excellente série Les Revenants du désormais célèbre Robin Campillo.
La Nuit a dévoré le monde est un film de zombie terriblement français, à sa façon de revisiter ce sous-genre, loin de l’horreur et du fantastique. Je fais d’ailleurs le pari que cela lui vaudra un certaine curiosité chez les cinéphiles étrangers. Même si l’ambiance en est pesante, pas de jump scare, d’éviscération, de course poursuite. Rien sinon la réclusion d’un homme qui tente de survivre en se défendant contre la menace extérieure des zombies qui l’encerclent et à la menace intérieure de la folie qui guette.
Rien de plus difficile que de filmer un homme seul. Faute d’utiliser les mots – ou une voix off qui pèserait des tonnes – le réalisateur est condamné à rendre chacun de ses gestes parfaitement lisibles. Pour faire comprendre l’écoulement du temps, il doit recourir à des artifices : les saisons qui passent, un calendrier au mur. Dominique Rocher et ses coscénaristes peinent à donner du rythme à une histoire qui en aurait eu bien besoin. L’excellent Anders Danielsen Lie (Oslo, 31 août, Ce sentiment de l’été) a beau payer de sa personne, on s’ennuie ferme. Et ce n’est pas l’apparition bien tardive de Golfshiteh Faharani qui réveillera le spectateur de l’endormissement dans lequel il avait glissé.