Olivia est sans-papier. Transsexuelle philippine, elle vit à New York, dans le quartier russe de Brighton Beach. Elle est l’assistante de vie d’Olga, une vieille dame souffrant d’Alzheimer, dont le petit-fils, Alex, revient s’installer chez elle après bien des errances. Olivia voit ses espoirs de régularisation disparaître quand le mariage blanc qu’elle s’apprêtait à conclure est annulé.
L’héroïne de Brooklyn Secret a peur. Elle a peur d’être expulsée du sol américain, comme ses congénères philippins, raflés dans les rues de New York par les services de l’immigration. Et elle a peur que la vérité sur sa réassignation sexuelle ne fasse fuir l’homme avec lequel une idylle est en train de se nouer.
Brooklyn Secret est un film d’une infinie délicatesse, écrit, réalisé et joué par une seule et même personne : Isabel Sandoval, cinéaste transgenre philippin résidant depuis une quinzaine d’années aux États-Unis. On imagine volontiers la part d’autobiographie qu’il contient, qu’il s’agisse des difficultés qu’elle a rencontrées pour s’installer aux États-Unis ou des préjugés qui ont entouré son changement de sexe.
Pour autant, malgré ses incontestables qualités, Brooklyn Secret souffre de défauts rédhibitoires : son rythme trop atone, son refus revendiqué d’épicer une histoire trop ténue de tout artifice qui plongent lentement le spectateur dans un ennui dont il ne sortira pas jusqu’à un dénouement tellement elliptique qu’on peine à le comprendre.