Trois fois rien ★★☆☆

Casquette (Philippe Rebbot) et Brindille (Antoine Bertrand) sont SDF. Une vieille amitié les unit depuis sept longues années. Chaque semaine, ils achètent ensemble un billet de loto et rêvent à la destination exotique que leur permettrait le gros lot. Exceptionnellement, c’est un jeune punk à chien (Côme Levin) qui leur avance le prix du billet le soir où leurs numéros fétiches sortent enfin.
Mais avant d’encaisser leur prix et de retrouver une vie « normale », les trois SDF doivent obtenir un document d’identité et ouvrir un compte en banque.

La bande-annonce de Trois fois rien est parfaite. Trop peut-être. Dès sa première image (Philippe Rebot interpelle une passante : « c’est pas pour un sondage…. c’est vraiment pour vous taper de l’argent »), le ton est donné : une feel-good comedy sur une bande de clodos sympathiques. Gérard Jugnot s’y était déjà essayé avec beaucoup de succès il y a plus de trente ans déjà dans Une époque formidable qui chatouillait une inquiétude très contemporaine : celle du déclassement, du basculement d’un homme ordinaire dans la marginalité.

Trois fois rien ne parle pas de déclassement mais au contraire de rédemption, de seconde chance. Les réactions respectives de Casquette, de Brindille et de leur jeune camarade à ce tirage providentiel sont caricaturales. Gros fumeur, plus gros buveur encore, le premier, Casquette, a atteint un point de non-retour. Le deuxième, Brindille, est le plus volontariste qui aspire à retrouver une vie familiale normale. Le troisième est un chien fou, un panier percé, sevré d’amour dans son enfance.

Tout est déjà en filigrane dans la bande-annonce. Si bien que le film déroule une partition connue d’avance. Ce n’est pas un défaut rédhibitoire car la partition est bien composée et très bien jouée. En dehors des trois têtes d’affiche, mention toute particulière à Emilie Caen, un second rôle qu’on entr’aperçoit depuis une quinzaine d’années dans les comédies les plus célèbres du cinéma français (Intouchables, Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ?…) et qui mériterait plus de visibilité.

La bande-annonce

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