C’est mon homme ★☆☆☆

Julien Delaunay a disparu en 1916 au front laissant sa femme, Julie (Leïla Bekhti) inconsolable. Elle a repris l’atelier de photographie qu’il tenait avant-guerre dans une petite ville de Bourgogne et vit dans l’illusion de son retour, dressant son couvert chaque soir à sa table dans cette attente insensée. Aussi, quand la photo d’un blessé de guerre paraît dans la presse, elle est persuadée de le reconnaître et court le rencontrer. Mais l’homme (Karim Leklou) est amnésique et ne la reconnaît pas. Julie n’en démord pas et obtient du médecin qui a Julien sous sa garde le droit de le ramener chez elle pour une mise à l’épreuve. Lentement Julien s’accommode à sa nouvelle vie, malgré l’hostilité du frère de Julie (Jean-Charles Clichet).
Mais une autre femme, Rose-Marie Brunet (Louise Bourgoin), chanteuse dans un cabaret à Paris, réclame preuves à l’appui le retour de son mari.

La bande-annonce de C’est mon homme est un modèle du genre. Avec un rythme très nerveux, par montage alterné, elle soulève une énigme : ce soldat amnésique est-il Julien, le photographe, le paisible mari de Julie ? ou Victor, le serveur un peu canaille, marié à Rose-Marie ? La question est posée et on augure un film d’époque qui mènera l’enquête sur fond de drame familial.

On est à moitié déçu. Car C’est mon homme ne tient pas ses promesses. L’enquête aura bien lieu ; mais elle ne commencera pas avant la seconde moitié du film. Il faut attendre la quarante-cinquième minute pour voir apparaître Rose-Marie alias Frimousse et pour que les deux femmes s’affrontent dans un duel, hélas, bien terne (Leïla Bekhti et Louise Bourgoin n’ont quasiment qu’une scène ensemble) qui ne connaît pas les rebondissements escomptés.

Dans sa première moitié, C’est mon homme nous raconte une histoire différente de celle esquissée dans la bande-annonce. Il nous parle moins de la quête d’identité d’un homme que du deuil impossible d’une femme, Julie, avec qui le film commence et que la caméra ne lâchera pas d’une semelle jusqu’à l’irruption de Rose-Marie. C’est mon homme est une sorte de Retour de Martin Guerre des Années folles, l’histoire d’une femme qui, inconsolable de la perte de son mari, décide de le ressusciter avec le premier inconnu venu.
Mais ce film-là ne peut pas aller à son terme, prisonnier du second qui ne tient que dans la mesure où l’identité de Julien/Victor restera jusqu’au bout incertaine.

La bande-annonce

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