La Mine du diable ★☆☆☆

Le réalisateur italien Matteo Tortone est allé filmer les mineurs de la Rinconada, dans les Andes péruviennes. Son film se situe à la frontière du documentaire et de la fiction. Il raconte l’histoire d’un jeune Liménien qui, lorsque le triporteur qui lui servait de taxi tombe en panne, décide de quitter la capitale péruvienne, sa femme et sa fille, pour aller s’employer dans la mine la plus haute du monde.
À plus de cinq mille mètres d’altitude, les conditions de vie sont terribles. Les logements sont insalubres. Le froid, l’humidité, le mal des montagnes, sans parler du travail éreintant dans la mine, épuisent des organismes affaiblis.

La Mine du diable pourrait documenter minutieusement cette situation dantesque. Son réalisateur préfère prendre un parti différent, en tournant un film presque poétique, dans un noir et blanc élégant et satiné, doublé d’une voix off qui évoque les mythes qui entourent les lieux. Les mineurs croient qu’ils sont habités par le diable et qu’il faut lui faire un sacrifice pour qu’en échange, il consente à leur céder son or.

Ce parti pris est discutable. Car il entraîne La Mine du diable dans une direction pas toujours convaincante. Il passe d’abord beaucoup de temps loin de la mine où notre héros ne pénètre pas avant le tiers sinon la moitié du film. Or, c’est elle qu’on vient voir ; c’est elle qu’on attend (même si nous la faire attendre peut constituer un des ressorts du scénario).
Il essaie ensuite de nous raconter l’histoire de Jorge, qui quitte sa maison et son foyer pour aller trouver meilleure fortune. Mais, bizarrement, cette histoire tourne court après l’arrivée de Jorge à la Rinconada.

La Mine du diable laisse un goût d’inachevé.. Dommage….

La bande-annonce

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