Denis Patar élève seul ses deux filles, Janin et Mercredi, depuis le décès de leur mère. Bohême, mais vraiment pas bourgeois, il doit exercer deux boulots, le jour dans une jardinerie, la nuit dans un sex-shop, pour joindre les deux bouts. Lorsqu’il oublie une fois de trop ses enfants à l’école, la police transmet son dossier à la protection de l’enfance. Il est convoqué à un stage d’apprentissage parentale. S’il ne le suit pas avec succès, ses filles seront placées en famille d’accueil.
« Cigarettes et chocolat chaud » a deux qualités et un énorme défaut.
Commençons par l’énorme défaut : ce scénario de téléfilm mièvre qui nous annonce, dès sa lecture, l’enchaînement de scènes convenues. Le joyeux bordel de la famille Patar. La convocation devant l’assistante sociale, moins méchante qu’elle n’essaie de s’en donner l’air. Le stage débile où l’administration tente d’apprendre à des parents débordés leur boulot. La conclusion prévisible où le père aimant réussira à démontrer à une administration obtuse le bien-fondé de ses méthodes pédagogiques …. et à emballer la jolie assistance sociale.
Mais soulignons les deux qualités de ce « Captain Fantastic » à la française.
La tendresse et la cocasserie des situations et des personnages. Dans la même scène, on passe du rire aux larmes. On rit et on pleure de l’espièglerie de ces enfants et de leur tristesse rentrée face à la mort de leur mère. Que celui qui n’a pas versé une larme lors de l’éloge funèbre du cochon d’inde (Ziggy 7) se dénonce immédiatement !
L’interprétation de Gustave Kervern, qui creuse son sillon, de films absurdes co-réalisés avec Benoît Delépine (« Avida », « Aaltra »), en comédies tristes, où sa silhouette de gros nounours aux cheveux en pétard fait merveille (« Dans la cour » avec Catherine Deneuve).