Meurtre dans un jardin anglais, Le ventre de l’architecte, ZOO : les films de Greenaway ont éduqué mon œil de cinéphile. Ils me fascinaient d’autant plus que je ne les comprenais pas, dépassé par les outrances baroques de ce peintre gargantuesque, plus soucieux de construire un plan que de raconter une histoire.
Je retrouve le réalisateur britannique vingt (trente ? ) ans plus tard avec les mêmes qualités et la même incompréhension.
Que viva Eisenstein! raconte le tournage au Mexique par Serguei Eisenstein de Que viva Mexico!. Le génial réalisateur (double fantasmé de Greenaway ?) a déjà tourné Le Cuirassé Potemkine et Octobre. Au Mexique il tourne interminablement sans réussir à mettre en forme son film – qui restera inachevé. Mais c’est moins cette impuissance que la découverte de son homosexualité qui intéresse Greenaway qui filme la première scène de sexe entre Eisenstein et son guide mexicain avec un voyeurisme gourmand.
Quelques plans inoubliables théâtralisent cette histoire : une chambre à coucher aux dimensions de cathédrale, un hall d’hôtel…
Fascinant. Déconcertant.
Ping Neruda ★★☆☆ | Un film, un jour