Nedjma a dix-huit ans. Elle vit dans une barre HLM du dix-neuvième arrondissement avec sa mère et sa sœur cadette, Leïla quatorze ans. Pour affronter le monde extérieur, elle s’est construit une solide réputation de garçon manqué et peut compter sur le soutien de ses deux meilleures copines, Carine et Samar, dont elle est inséparable.
Mais l’arrivée d’une nouvelle voisine va bouleverser sa routine. Zina a son âge. Elle est jolie comme un cœur. Elle est la cousine de Yousra qui dirige une bande rivale.
Comme le raconte la bande-annonce, comme le montre sa belle photo, Les Meilleures raconte une histoire simple : la relation lesbienne de deux beurettes de cité, écartelées entre l’attirance qui les rapproche et l’opprobre de leur environnement.
Ainsi posé, le sujet pourrait rebuter, laissant craindre le film à thème, lourdement démonstratif et sans surprise. La jeune réalisatrice Marion Desseigne Ravel évite ces écueils. Même si son scénario n’est pas d’une grande originalité, elle a eu le nez creux dans le choix de ses actrices. Lina El Arabi n’est pas une novice. On l’avait vu dans la série Kaboul Kitchen et dans l’excellent film belge Noces où elle interprétait le rôle d’une jeune fille belgo-pakistaine que la grossesse inopinée acculait à des décisions radicales. Elle apporte au rôle de Nedjma beaucoup de profondeur, dosant à la perfection sa colère, son trouble, ses peurs…. Mais c’est Esther Rollande qui crève l’écran dans le rôle de Zina. Sa beauté en fera défaillir plus d’un.e – et si je ne craignais pas de passer pour un vieux pervers, j’avouerais n’avoir pas été le dernier. Reste à savoir si c’est son seul atout ou si elle en possède d’autres pour devenir une grande actrice.