Je me plaignais hier des mises en scène un peu pauvres du cinéma français. Me voici aujourd’hui servi avec cette Orpheline d’une rare complexité et d’une belle sensibilité.
Comme l’annonce l’affiche, Arnaud des Pallières va raconter la vie d’une orpheline à quatre âges de sa vie. Au lieu d’en confier le soin à la même actrice, grimée et vieillie pour l’occasion, il en choisit quatre qui n’ont pas grand chose en commun sinon leurs lèvres purpurines. La même recette vient d’être employée avec le succès que l’on sait dans Moonlight outre-Atlantique.
Complexité supplémentaire : la vie de Karine/Sandra/Renée n’est pas narrée dans l’ordre chronologique, mais, comme dans Irréversible de Gaspar Noé, en commençant par la fin. On découvre une institutrice rangée (Adèle Haenel) sur le point d’être rattrapée par son passé sous les traits de Gemma Arterton (ah ! Gemma …). Pour comprendre sa situation, il faut remonter sept ans en arrière et rencontrer Sandra (Adèle Exarchopoulos) qui vient d’arriver à Paris et se retrouve plongée dans le milieu du jeu et de l’arnaque. À treize ans, la jeune Karine (Solène Rigot) cherche à toute force à fuir la violence d’un père dont on comprendra, après un quatrième saut dans le temps, les ressorts dramatiques.
La concaténation des temps est d’une parfaite fluidité et évite les défauts du film à sketches toujours inégal. Arnaud des Pallières peint un splendide tableau de femme diffractée. Le parti pris de confier ce rôle unique à quatre actrices ne remet pas en cause sa profonde unité. Karine est une enfant en mal de (re)pères qui cherche maladroitement l’amour.
Dans un ultime chapitre, le film revient à son point de départ et retrouve Adèle Haenel obligée de faire taire la soif d’amour qui lui a tant fait tort. Ce dénouement n’est pas l’épisode le moins émouvant d’un film dont on retiendra l’éblouissante prestation d’Adèle Exarchopoulos, plus sensuelle que jamais.
Ah malheur ! A cause de vous, je suis allé voir ce film…
Une bonne réalisation ne fait pas un bon film ! De bonnes (et jolies, vous avez raison, bien qu’en l’occurrence, abondance de nichons lasse un peu le spectateur pourtant pas aveugle) actrices non plus.
Il manque peut-être une bonne histoire…
Oh 🙁
Je suis désolé
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